Les inégalités en France se creusent, 8,5 millions de personnes (soit 13,5% de la population française) vivaient en 2009 avec moins de 954 euros par mois[1] et la moitié d’entre elles disposaient de moins de 773 euros[2]. Ces chiffres traduisent bien la réalité vécue par les associations : il y a de plus en plus de pauvres et ils sont de plus en plus pauvres. Dans le même temps le revenu des 10% les plus aisés (soit plus de 3000 euros par mois par personne après impôts) continue d’augmenter.
Face à ces difficultés croissantes, le gouvernement a choisi de stigmatiser les plus démunis en lançant la lutte contre la fraude aux prestations sociales. Un argument démagogique car « les milieux populaires (hantés par la peur du déclassement) détestent les profiteurs du bas, ceux qui trichent avec les prestations sociales et qui travaillent au noir« [3]. Pourtant cette fraude qui ne représente que 1% des prestations sociales versées, est sans commune mesure avec l’évasion fiscale, celle qui concerne en particulier les entreprises multinationales et les gros patrimoines, car « plus on est riche, plus on a les moyens de réduire ses impôts »[4].
Face à ces difficultés croissantes, le plan de rigueur du gouvernement touche d’abord les ménages moyens et modestes : augmentation des taxes sur les assurances complémentaires, de la contribution sociale généralisée (CSG), des taxes à la consommation, gel des prestations sociales[5]. Il ressemble plus à un catalogue d’expédients qu’à une vision politique cohérente, même s’il sonne le glas de cadeaux fiscaux qui au début de la présidence Sarkozy ont creusé les déficits.
[1] Ce seuil équivaut à 60% du revenu médian, celui qui partage en deux la population une moitié gagnant plus et l’autre moins.
[2] Les niveaux de vie en 2009. INSEE première n°1365, août 2011
[3] Christophe Guilluy, auteur de l’atlas des nouvelles fractures sociales en France
[4] Alternatives économiques n°305, septembre 2011 page 30
[5] Alternatives économiques n°306, octobre 2011, page 13 et n° 308, décembre 2011, page 18
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