Edito

Le triomphe de la France girondine

L’éclatant succès des primaires citoyennes et la désignation de François Hollande comme candidat des socialistes pour la présidentielle ont quelque peu éclipsé la victoire historique remportée par les socialistes et la gauche au Sénat le mois dernier.

Si l’on veut bien se donner un peu de recul, la large victoire de François Hollande apparaît cependant comme une confirmation de l’élection sénatoriale. La victoire de François Hollande c’est la victoire des territoires et des provinces sur la capitale, c’est la victoire de tous ces élus locaux qui font tant au quotidien pour réparer les dégâts sociaux causés par la politique de la droite menée depuis Paris.

Martine Aubry et François Hollande partagent le même attachement aux valeurs socialistes de justice sociale et défendent formellement le même projet. Mais en portant leur le choix sur l’un ou l’autre candidat, les électeurs ont aussi exprimé deux visions de la France pour l’avenir. D’un côté, celle d’une France plutôt centralisatrice et jacobine, attachée à un Etat fort et interventionniste dans le domaine économique mais aussi à un Etat acteur des politiques sociales pour réaliser l’égalité républicaine. De l’autre une vision plus décentralisatrice, soucieuse de limiter l’emprise de l’Etat sur l’économie et attachée à une bonne gestion des finances publiques.

Sénatoriales et primaires citoyennes, au final c’est bien la même France girondine qui l’a emporté en ce bel automne 2011 et qui portera les espoirs de changement de tous les Français en 2012.